Tout s’accumule en cette année 2020 qui pourrait marquer dans l’histoire une date importante, une cassure. Cela vaut pour Éditions Helvétius comme pour tout le monde. À la Covid-19 et au confinement se sont ajoutées bien des limitations aux libertés individuelles et collectives, au nom d’une raison plus importante. Nous ne sommes pas dans le camp des complotistes ou des amateurs de complots en tout genre. Nous comprenons bien qu’il faille prendre et qu’il fallait prendre des mesures parfois sévères pour combattre la pandémie. Nous savons tous aussi que cette bataille a été rendue plus difficile par l’état de délabrement de notre système de santé, – comme de tous les services publics et l’abandon de filières industrielles- alors que les personnels (médecins, infirmières, personnels techniques) tiraient, avec leurs syndicats, la sonnette d’alarme depuis des années et particulièrement lors de cette grande grève des urgences. Nous publierons des textes et analyses sur cette crise au cours des mois à venir.
À la crise sanitaire et à l’arrêt d’une partie des productions éditoriales se sont ajoutés la canicule et le redémarrage difficile pour les entreprises de la chaine de l’édition et de la chaine graphique tout simplement parce que le confinement et ce qui a suivi a désorganisé la production et que le travail s’est accumulé. Une reprise d’activité « comme avant » pendant une période de congés (méritée pour toutes et tous) est impossible.
C’est ce qui explique pour une bonne part les retards pris à la sortie annoncée de plusieurs de nos ouvrages. Que nos lectrices et lecteurs, que nos autrices et auteurs nous en excusent.
Pendant cette période nous avons eu, comme tout le monde, une baisse des rentrées financières. Pas tout de suite puisque les éditeurs ne sont pas tributaires de clients de passage. Dans une boutique, un bar, un restaurant, … l’obligation de fermer pendant le confinement a des conséquences immédiates. Pour l’édition le décalage se fait plusieurs semaines, voir mois après puisque la non production éditoriale n’a des conséquences sur les ventes que plusieurs semaines après. C’est donc maintenant, pendant cette période de soudure, que le plus dur se fait sentir.
Pendant cette période nous avons pu continuer à préparer les livres annoncées et sortir chaque mois Les Lettres françaises, dont nous sommes l’éditeur.
Comme nous l’expliquions le 17 avril dernier (article Pour Les Lettres françaises, le triangle vertueux , toute commande de livres nous donne les moyens nécessaires à publier d’autres livres et brochures, bien sûr, mais aussi à développer Les Lettres françaises, à lui permettre de gagner de nouveaux abonnés. De même que la multiplication des abonnements aux Lettres permet de donner une plus grande visibilité aux titres de notre maison d’édition. Et dans les deux cas, nous permettons à l’industrie graphique d’avoir également des commandes.
Bien entendu il s’agit de faire vivre dans le monde du livre et de l’imprimé une conception progressiste et humaniste, révolutionnaire en un mot.
Vous l’avez bien compris, nous avons désormais un choix éditorial qui s’étoffe, nous avons également décidé de soutenir une jeune maison d’édition féministe, Daronnes, qui publiera ses premiers ouvrages en janvier prochain.
Ce choix éditorial, il est à votre disposition : découvrez nos nouveaux titres, faites connaître autour de vous nos publications, devenez avec nous des actrices et des acteurs du renouveau du livre et de l’édition.
Jacques Dimet
Fondateur de Éditions Helvétius